Effectuer un travail de recherche dans une école d'art pose les questions suivantes:
Je peux répondre personnellement à la première question : chercher est la base de mon travail (je pourrais dire spontanément : "c'est mon métier"). Mais dans mon expérience, ma pratique, chercher est resté jusqu'ici une démarche nécessaire, évidente, peu conscientisée, et donc un processus non documenté et non partagé (non écrit).
mémoire = possibilité d'explorer plus loin, expliciter mon mécanisme/processus de travail
En tant que praticienne, ma réponse à "qu'est-ce que chercher?" va être différente de la réponse universitaire. Mais du coup, quelle place à ma pratique de chercheuse : hors des lieux d'accès à la connaissance (accès plus restreint/plus difficile) ? Hors des espaces d'émulations, de partage de la pensée (excepté les livres) ? Quelle légitimité elle a, surtout si elle ne laisse pas (ou peu) de traces ?
Question : quelle est cette supposée "réponse universitaire" ? (Démonter mes propres stéréotypes).
L'ERG ouvre un changement de paradigme dans ma pratique de la pensée. D'abord, par le cadre institutionnel d'une école supérieure, où l'attente, la validation des cours passent par l'écrit. Ensuite, par la remise à plat de ma propre expérience et par l'ouverture de possibles jusqu'ici impensés.
Lectures et travaux marquants (dans l'ordre chronologique) :
La méthode / pensée pragmatiste : Il ne s'agit pas de rechercher une vérité absolue. Les réponses possibles dépendent de la situation présente, du contexte dans lequel on se trouve, des ressources que l'on a disposition
Cf. Anna Tsing / Le champignon de la fin du monde
Cf. aussi ma position dans la pratique - incomprise/inexistante dans les milieux que j'ai traversés jusqu'ici
Gilles Deleuze, Qu'est-ce que la philosophie ? : il déplie et nomme (enfin) les différences d'objets, d'espaces de travail, de recherches entre les sciences et les arts, que j'effleurais jusqu'ici intuitivement du doigt
Isabelle Stengers et Vinciane Despret, Les faiseuses d'histoires : questionner la légitimité à penser (s'en emparer)
Cours de Sémiologie de Fleur Courtois : m'autoriser à penser, à faire des liens librement "comme je veux" (du moment que je pense) + passer par l'écrit.
"J'ai 4 ans, je suis en maternelle et je peins à la gouache" : une activité anecdotique, banale, qui en rencontrant des attentes extérieures se transforme, devient évènement :
Notes : art parétial (grotte Chauvet) :
Autres confrontations à l'attente d'une forme précise rencontrées dans mon parcours scolaire :
Belles lignes d'écriture (CP)
Structure du discours : commentaire littéraire, dissertation de philo (lycée)
À l'université :
Problème : ça ne correspond pas à ce que je fais, comment je cherche, les chemins par où passe ma pensée (difficulté de trouver la légitimité dans la solitude).
Quelles sont les attentes auxquelles me confronte la rédaction d'un mémoire universitaire ? Attentes académiques (objectifs, méthodologie, mise en forme spécifique, etc. // "stéréotype du mémoire universitaire"), attentes spécifiques à une école d'art, attentes spécifiques à l'ERG ?
Attente pédagogique
Extrait du projet pédagogique de l'ERG :
Il s'agira de soutenir tout au long du cursus une résistance, une désobéissance épistémologique aux normes et aux codes de l'histoire
À quoi est-ce qu'on désobéit, qu'est-ce qu'on transgresse exactement ? Pour transgresser, il faut voir la frontière, la limite... Dès qu'il y a un jugement (une note), il y a une limite. L'acte de juger se définit toujours par rapport à une règle, à une norme.
Avant de résister aux codes et aux normes, est-ce qu'il ne faut pas déjà les connaître, se confronter (subir) intimement leurs limites ?
Il faudra accompagner le risque des étudiants et des étudiantes à explorer les zones situées hors des manuels de toutes sortes
Attente du jury / de chaque membre du jury : ?
Attente de la promotrice : demander à Fleur
Mes propres attentes
Ce mémoire pourrait être :
cf. > penser le voyage / envies, enjeux, objectifs
Chercher est pour moi toujours la première étape :
Ces outils théoriques :
peuvent parfois (mais rarement) devenir des matériaux.
n'apparaissent généralement pas dans la mise en forme finale
Questions : quelle place ont ces outils théoriques ? Quelles traces en reste-t-il ? (Suc digestif, fondation/structure...)
Chercher = trouver/mettre des mots sur ses intuitions
Chercher = comprendre/découvrir >< Vivre = sentir/interagir
Chercher = se situer / (apprendre à) savoir :
où l'on est / où l'on n'est pas
où on a envie d'aller / où on n'a pas envie d'aller
= se confronter (aller à la rencontre des frontières)
Anna Tsing, Le champignon de la fin du monde, p.57 :
Nous sommes submergés de tous les côtés par des mondes en chantier
Il existe de multiples mondes, territoires de recherche (dans et hors des institutions). Il y a tissé entre eux des interconnexions mouvantes (perceptibles et imperceptibles).
Voir aussi Nasstaja Martin. Faire le parallèle entre "vivre dans une forêt, parmi les vivants" et vivre dans une forêt d'écrits, de livres, parmi ceux qui cherchent, oscillent, trébuchent :
C'est toujours comme ça ici, rien ne se passe jamais comme on veut, ça résiste. Je pense à toutes les fois où le coup ne part pas, où le poisson ne mord pas, où les rennes n'avancent pas, où le motoneige toussote. C'est pareil pour tout le monde. On essaie d'avoir du style mais on trébuche, on s'enfonce, on clopine, on tombe, on se relève. (...) Vivre en forêt c'est un peu ça : être vivant parmi tant d'autres, osciller avec eux."
Nasstasja Martin, Croire aux Fauves, p.142
Si l'espace de la recherche est envisagé comme un agencement, alors à quel moment cet agencement "de mondes en chantier" pourrait faire évènement ? > Cf. Anna Tsing
L'attente, la forme de partage standard/académique d'une recherche passe par l'écriture
témoigner d'une recherche (par l'écriture ou autre), ne signifie pas forcément la matérialisation, l'aboutissement de cette recherche
L'écriture peut aussi être :
Différence entre recherche et écriture
L'écriture comme passage "obligé" ?
Roland Barthes, "Jeunes chercheurs" in Le bruissement de la langue, p.105 :
"Le chercheur est acculé à un dilemme, redoutable : ou bien parler du Texte selon le code conventionnel de l'écrivance, c'est-à-dire rester prisonnier de "l'imaginaire" du savant, qui se veut, ou, ce qui est bien pis, se croit extérieur à l'objet de son étude et prétend, en toute innocence, en toute assurance, mettre son propre langage en position d'exterritorialité ; ou bien entrer lui-même dans le jeu du signifiant, dans l'infini de l'énonciation, en un mot "écrire" (ce qui ne veut pas dire simplement "bien écrire"), retirer le "moi", qu'il croit être, de sa coque imaginaire, de ce code scientifique, qui protège mais aussi trompe, en un mot jeter le sujet à travers le blanc de la page, non pour l'"exprimer" (rien à voir avec la "subjectivité"), mais pour le disperser : ce qui est alors déborder le discours régulier de la recherche."
Murielle Macé, Nos cabanes, p.23 :
Il y a plein de manière et de raison d'écrire... Suivre leur piste, c'est-à-dire en vérité les suivre dans leur idée, dans leur pensée. Pas exactement dans la pensée qu'elles ont, ni même la pensée qu'on a d'elles, mais la pensée qu'elles sont. Puisqu'il s'agit de savoir entendre une idée de vie dans toute forme de vie, de sentir quelle formule d'existence elle libère, quelle ligne de pratiques, d'expériences, elle avance. Et de laisser rêver cette ligne.
Gilles Deleuze, Qu'est-ce que la philosophie ? et L'Abécédaire:
Création de percepts = ensemble de sensations et de perceptions qui survivent à ceux qui les éprouvent (indépendance radicale avec celui qui les a éprouvées)
Les idées prennent différentes formes ("c'est difficile"/ "c'est une fête")
Style = rater et ne pas cesser de rattraper
"faire bégayer la langue" > faire subir un traitement à sa propre langue
Écriture comme geste, trace, outil de développement de la pensée...
Ergographie n.f.
Roland Barthes , L'obvie et l'obtus, "L'esprit de la lettre" , p95 :
L'écriture est faite de lettres, soit. Mais de quoi sont faites les lettres ? On peut chercher une réponse historique - inconnue en ce qui concerne notre alphabet ; mais on peut aussi se servir de la question pour déplacer le problème de l'origine, amener une conceptualisation progressive de l'entre-deux, du rapport flottant, dont nous déterminons l'ancrage d'une façon toujours abusive. En Orient, dans cette civilisation idéographique, c'est ce qui est entre l'écriture et la peinture qui est tracé, sans que l'on puisse se référer l'un à l'autre ; ceci permet de déjouer cette loi scélérate de la filiation, qui est notre Loi, paternelle, civile, mentale, scientifique : loi ségrégative en vertu de laquelle nous expédions d'un côté les graphistes et de l'autre les peintres, d'un côté les romanciers et d'un autre les poètes ; mais l'écriture est une : le discontinu qui la fonde partout fait de tout ce que nous écrivons, peignons, traçons, un seul texte. (...) À nous de ne pas censurer ce champ matériel en réduisant la somme prodigieuse de ces lettres-figures à une galerie d'extravagances et de rêves : la marge que nous concédons (...) est le lieu même où l'écrivain, le peintre et le graphiste, en un mot le performateur de texte, doit travailler.
(...)
Tous les artistes cités par Massin, moines, graphistes, lithographes, peintres ont barré la route qui semble aller naturellement de la première à la seconde articulation, de la lettre au mot, et ont pris un autre chemin, qui est le chemin, non du langage, mais de l'écriture, non de la communication, mais de la signifiance : aventure qui se situe en marge des prétendues finalités du langage et par là même au centre de son jeu.
Le geste engage le corps et l'être tout entier dans ses conséquences. Question du risque, de la confiance > Cf. David Lapoujade, Empirisme et pragmatisme
Il n'y a pas d'écriture sans lecture. Questionner l'interaction entre écriture-lecture, auteur-lecteur. Interaction au cœur de "chercher", au cœur de l'évènement de la pensée ?
Théorie : Question de la place du lecteur. Comment le texte invente le lecteur/le lecteur invente le texte ?
Cf > R.Barthes / I.Stengers / A.Manguel / V.Woolf (u.a.)
cf > laisser une trace > méthodologie
Gilles Deleuze, L'abécédaire:
Les rencontres ça ne se fait pas avec les gens, mais avec les choses.
Des rapports imperceptibles avec des gens imperceptibles, c'est ce qu'il y a de plus beau.
"Savoir lire le monde avant de l'écrire"
Alberto Mangel, Histoire de la lecture
Je regarde les mots, je vois les mots, et ce que je vois s'organise en fonction d'un code ou d'un système que j'ai appris et que je partage avec d'autres lecteurs de mon époque et de ma région. p.64
Mon corps ne me demandait rien. Ce qui se passait se passait dans le livre, et c'était moi qui racontais l'histoire. La vie se déroulait parce que je tournais les pages. Je ne crois pas pouvoir me rappeler joie plus grande, plus complète... p.223
Virginia Woolf, How Should One Read a Book ?
To read a book well, one should read it as if one were writing it
It is clear that reading is one of the most arduous and exhausting of occupation
El Lissitzky, Notre livre (U.R.S.S.) : Les deux dimensions du livre (espace/temps)
Faire le point sur ma pratique et mon travail de recherche
Comment ma pratique me fait penser ? Que m'apprend-elle ? Quelles questions elle me pose ? Comment ? Comment y répondre ? Par quel chemin ? Quels territoires elle me fait traverser ? Dans quelle(s) situation(s), à quelle(s) place(s) elle me met ?
Explorer et en même temps tenter de définir le territoire d'une pensée, d'une pratique. Tâter, sentir, se situer.
Dé/re-construire ma relation à la "théorie" (comme outil et comme travail)
Saisir le travail de mémoire comme l'occasion de clarifier, d'expérimenter les raisons et les manières de m'emparer de l'écriture (lui faire une place).
Approfondir, réorganiser mon travail de lectrice : apprendre à garder des traces, à creuser, à assimiler, à articuler/conscientiser les liens que je fais avec d'autres penseur.ses/auteur.e.s
Mettre en place des outils de travail permettant de garder des traces, de cartographier ma recherche: comment gérer, classer, organiser les informations, les tentatives, les itinéraires.
Questionner (remettre à plat) ma position, mon activité de "chercheuse"
En sortir transformée/transportée/déplacée plutôt que confortée
Que ce qui en résulte puisse "inquiéter suffisamment l'universel pour le faire progresser" comme dit Barbara Cassin dans Les faiseuses d'histoires (cerise sur le gâteau - commencer déjà par confectionner le gâteau...)
Voir trop loin, trop large, se perdre dans des territoires sans limites, flous (c'est un mémoire (1an), pas un doctorat !)
Créer une forme purement conceptuelle, académique, "universitaire" : ne pas perdre de vue que je suis une "praticienne", c'est-à-dire quelqu'un qui pense ce qu'il fait (et pas le contraire). Manier uniquement des concepts théoriques est hors de mes compétences et de mes aspirations (profiter du cadre universitaire "en marge" de l'ERG, où il est possible de se poser cette question de "comment penser", et où mon statut de praticienne m'autorise pas mal de libertés formelles).
Expliquer, analyser, décrire la proposition, la mise en forme aboutie : redondance qui annihile et nie toute possibilité de "l'œuvre", du travail à une vie autonome. Il est là justement pour exprimer autre chose, d'une autre manière. S'il faut en passer par des mots, c'est qu'il a échoué à sa finalité même ?
Rester au plus près de "ce que je cherche" : fil ténu, fragile et premier moteur. Prendre "soin" de mon objet, ne pas le prostituer, en faire un objet de séduction > cf Isabelle Stengers et Vinciane Despret, Les faiseuses d'histoires
Partir d'expériences personnelles :
Trouver la juste distance, la juste place faite au lecteur
Proposition : partir de "petites histoires", d'expériences vécues autour de la lecture, de l'écriture, de la recherche (et donc de l'école, de l'institution) à partir desquelles penser (les conséquences).
Outils méthodologiques :
Donna Harrway, Companion Species Manifesto :
Pensée inductive : partir de l'expérience, se laisser mener par les questions qui surgissent de ma pratique, par les lectures vers lesquelles elles mènent, par les questions que ces lectures soulèvent et leurs impacts sur ma pratique. Va-et-vient de l'exploration, du cheminement, sans chercher à arriver, à aboutir.
Articuler des expériences avec la pensée d'autres chercheurs. Faire le travail du cours de Sémiologie en M1, mais à l'envers ? En cours de sémiologie, il s'agissait de partir d'un concept et de chercher à faire le lien avec une expérience propre. Dans le travail de mémoire : partir de son expérience propre puis chercher à faire lien avec un concept (ou plutôt chercher des concepts qui puissent ouvrir une perspective de pensée sur cette expérience ?).
Gilles Deleuze :
Comment mettre ensemble des potentiels disparates ?(L'Abécédaire > Zig Zag) // Anna Tsing "Agencement polyphonique précaire"
Question de la limite, de la frontière : où est-ce que ça s'arrête et où est-ce que ça commence ?
L'Abécédaire > animal
Constituer un territoire, c'est la naissance de l'art
Il n'y a de territoire que quand on sort du territoire
Rester à la frontière du savoir et du non savoir
L' Abécédaire > neurologie
On est toujours à la pointe de son ignorance, c'est là qu'il faut s'installer .
Anna Tsing, Le champignon de la fin du monde
Il faut des histoires concrètes pour qu'un concept quel qu'il soit prenne vie, p.114
Les choses qui semblait à première vue les plus insignifiantes se révèlent souvent avoir une grande importance, p.173
Écouter et raconter des histoires qui se bousculent est une méthode, p.77
Isabelle Stengers :
Isabelle Stengers et Vinciane Despret, Les faiseuses d'histoire :
Nastassja Martin, Croire au fauve : rester dans l'incertitude. Une recherche n'est jamais finie, sa mise en forme reste précaire, en ouvre mille autres... cf. partage de la recherche
Wiliam James, pensée pragmatiste : il ne s'agit pas "d'accomplir son destin de sujet pensant"
David Lapoujade, Empirisme et pragmatisme :
Lorsqu'on a trouvé une idée vraie sur un objet, la question est réglée. On détient la vérité, on sait, on a accompli son sujet de destin pensant. p.225 (à propos du rationalisme)
Créer "un agencement polyphonique", comme le propose Anna Tsing, avec les différentes voies/voix explorées, défrichées. Donner à voir les différentes facettes et interconnections d'un même territoire (délimiter des frontières pour ne pas se perdre).
Mettre en regard un texte réflexif (à trouver dans sa forme) et des tentatives, propositions graphiques, sans forcément expliciter les liens
Textes courts, fragments... Le défi sera de trouver un rapport à l'écriture, de lui trouver une place juste, vivante, pas purement théorique, qui fasse vivre un cheminement, le rapport entre une expérience et un questionnement
Faire dialoguer ces fragments avec mon travail graphique sur le geste de l'écriture des dernières années
Créer volontairement des silences, des espaces de silence, que chaque lecteur puisse investir avec ce qu'il est, ce dont il est chargé. Comme pour créer un espace, il faut tracer des limites, choisir des contraintes. > création d'une structure dramaturgique ou d'une fausse absence de structure (structure qui donne l'impression de son absence)
Proposition de voix/voies
Sentier principal : un ou des textes réflexifs (travail d'écriture)
Sentiers parallèles :
Cahier de "Mémoire" : rédaction, souvenirs d'enfance (désastre de l'écriture à l'école/ construction de ma place de lectrice en stoemelings, etc.), histoires à partir desquelles développer une/des pensées
Dessin : ma recherche autour du geste de l'écriture
Entretien autour de la recherche et de la question de l'attente (de la norme) :
Sur la question d'une attente sur la mise en forme/contenu d'un mémoire de master :
Sentiers secondaires / traces possibles d'une recherche :
Processus de mise en forme d'un territoire
Deux modes d'écriture qui se rejoignent /pourraient se rejoindre :
Réajuster le rapport en permanence entre :
J'imagine une édition sous la forme d'un cahier Atoma A5 : avoir en tête, dès le départ, un format, me permet de pouvoir ajuster/jouer au mieux sa relation avec le contenu. Rester classique, en choississant la forme d'un livret imprimé, mais choisir une reliure à anneaux Atoma
Pragmatiquement :
Symboliquement :
Formellement /dramaturgiquement :
Le principe d'un cahier Atoma est de pouvoir déplacer les pages autant que l'on veut. Choisir ce format, c'est donc laisser la potentialité, la liberté au lecteur de choisir ou de défaire l'ordre des pages
Autre particularité : monté sur des anneaux, les pages se tournent à 360 degrés et vont se remettre directement au dos du carnet. Cela ouvre aussi la potentialité d'une lecture infinie, d'un livre sans début ni fin
Potentialité du désordre + pas de début, ni de fin = ce format me libère, du moins m'allège, justement, de la question de l'agencement des signes. Moi qui ai fait de cette question le cœur de mon travail, cela m'offre l'occasion d'expérimenter : qu'est-ce que cela fait quand cet agencement est potentiellement aléatoire ?
Autres pistes/propositions :