Quelles traces des apprentissages qu'on (la société) nous a inculqués (dans nos corps) restent-ils dans notre écriture manuscrite, dans le geste de chacune de nos écritures manuscrites singulières ?
Si ce geste se transforme et l'écriture s'uniformise - passant du stylo au clavier et à l'écran, où se retrouve alors le façonnage - insidieux façonnage - de nos corps écrivants ?
Ce n'est plus l'école qui façonne nos gestes d'écritur, mais les interfaces, les designs numériques conçus pour nous satisfaire - où accéder facilement, rapidement (le plus rapidement possible) à une certaine satisfaction supposée.
Dans quel but nous a-t-on appris ces gestes d'écritures à l'école ? Un but démocratique : tous avoir accès au savoir ? Mais aussi nivellement et marqueur social. Savoir "bien écrire", non seulement dans l'expression, mais dans le geste graphique révèle une excellence, une possibilité d'élévation sociale (ou non). Cf la discrimination des gauchers et des dyslexiques. (Cf Emmanuel Souchier)
Dans quel but sont designées les interfaces ? Voir Anthony Masure