<

72

Depuis quelques jours je m'immisce dans le réseau social linkedIn. Je découvre une autre catégorie de personnes qui choisissent l'écriture comme médium : les copywriter ou rédacteur/rédactrice web. Ils créent le contenu écrit du web que nous lisons au quotidien, en particulier pour les "marques" qui essayent de nous vendre quelque chose. Le medium ici est mis "au service" d'un objectif capitaliste basique : capter l'attention, pour in fine, conclure une transaction. Une version sophistiquée des marchands à la criée ? Je pense aux marchés et autres foires, où les commerçants tente d'alpaguer chaland, à coup de phrases criées et répétées ; "Deux euros le kilo ! Elles sont belles mes tomates !", d'offres d'essais : "vous goûterez bien un peu de mon chèvre", ou d'adresse ciblée : "la p'tite dame au chapeau, un poulet pour ce soir ?"

Sauf qu'ici le marché est sans fin, le chaland invisible, les corps absents - et surtout, tout se passe par écrit. Avec une somme de contraintes énorme : le texte doit d'abord satisfaire aux contraintes du "Search Enging Optimisation" (SEO), en ayant les bons mots-clés dans les bonnes balises html (titre, sous titre, lien, etc). Ensuite, il doit faire mouche, pour à tout prix éviter le taux de rebond (les gens qui ignorent la missive et passe de suite à la page suivante), favoriser le taux d'engagements (nombres de like, de commentaires, de partages - les trois n'ayant pas la même valeur), capturer savamment le "futur prospect". Tout cela en devant s'adapter aux contraintes formelles de chaque plateforme : taille des images, nombres de mots, nombres de mots mis en avant, etc... Le défi étant de subvertir - ou jouer avec - ses dernières, dans une surenchère sans fin.

Quelle gageure ! (Un combat, presque)