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Je continue dans ma lancée de la "fiche de lecture graphique", hors de toute linéarité, hors d'une quelconque méthodologie. Cela s'apparente peut-être à de la "prise de note créative", type sketchnoting, visualmapping , et autres méthodes en -ing, en vogue en ce moment.

Mais celles-ci cherchent à clarifier et hiérarchiser les idées - en plus d'offrir souvent (comme le bulletjournal) une esthétique très normative. Ici je me laisse porter par la lecture, inscrivant des traces de ce qui me traverse, me touche (m'affecte? comme dirait Jeanne-Favret Saada) dans l'instant même de la lecture. Renverser l'approche de Gertrude Stein, qui ne sépare pas penser, sentir de l'acte d'écriture ?

Howtowrite1_liseuse_29mars

One most important thing to know is that there is no separation between thinking and feeling and the act of writing. It is all done at the same time.

Patricia Meyerowitz, preface to "How to Write", from Gertrude Stein, Dovers Publications,1975.

Prendre ici le parti que penser, sentir et lire sont des actes inséparables, et les mettre en mouvement, en garder une trace, dans le présent pur de la lecture.

The business of Art as I tried to explain in Composition as Explanation is to live in the actual present, and to completely express that complete actual present.

Gertrude Stein, Lectures in America, Beacon Press, 1957

Remarque : les mots notés sur le papier sont en majorité extraits du texte lu, à quelques réfléxions, annotations près. Le travail consiste donc à choisir, puis à transformer, comme le nouveau travail de l'auteur 2.0 qu'annonce Kenneth Goldsmith dans "uncreative writing".

Remarque : Il serait intéressant de tracer un historique de la "fiche de lecture", des gloses médiévales, en passant par les annotations en marges jusqu'aux méthodes scolaires et universitaires (à suivre).